Cuma de l’Île verte

La Cuma de l’Île verte, située à Vesoul (70), fédère ses adhérents autour des activités de compostage et déchiquetage. 

13adhérents en 1998

80adhérents en 2024

Avec la montée en puissance de la demande en compostage et la dispersion des différents tas de fumier, la Cuma de l’île verte s’est dotée d’une seconde machine de compostage pour mutualiser et optimiser les déplacements. Elle fait appel à deux prestataires dédiés qui interviennent avec leur propre tracteur. Chacun des deux chauffeurs s’occupe de la gestion du circuit de compostage en fonction de la localisation des tas.

Composter pour mieux valoriser les fumiers

Le compostage hygiénise la matière organique
La Cuma s’est lancée dans le compostage afin de rendre plus fluide la matière organique à l’épandage. Elle est plus hygiénisée, grâce à la montée en température, et les odeurs sont réduites, ce qui permet d’épandre plus près des habitations. Pour augmenter la température au tas et réduire le risque de lessivage, certains éleveurs ont recours au bâchage. Plus secs, les fumiers de brebis sont, dans certains cas, mélangés aux raclages des lisiers pailleux.


Le compostage du fumier rend plus fluide la matière organique à l’épandage
Le mélange permet de faire monter en température la matière organique pour pouvoir ensuite la composter plus facilement. L’idéal est de composter un fumier frais et de l’épandre rapidement ensuite pour profiter d’une action plus efficiente. Dans tous les cas, il faut que le fumier soit suffisamment déchiqueté pour que les couteaux du composteur le laminent bien et que la machine tire moins sur le tracteur.

Aujourd’hui, la Cuma facture 2,50 € la minute de rotor soit 150 €/heure de compostage (avec un minimum annuel de 20 minutes facturé).

Ce montant intègre la prestation de service des tracteurs avec chauffeurs (50 €/heure) ainsi que le prix de revient de la composteuse (100 €/heure). Même si depuis quelques années certains éleveurs sont passés d’un système d’aires paillées à des logettes, la quantité de fumier à composter reste pratiquement la même.

Sur l’ensemble de la Cuma, chaque machine composte 6 à 7 km de tas de fumier. Nous comptons deux tonnes de matière organique par mètre linéaire. Chaque machine travaille en moyenne 6 000 minutes par an. Pour des raisons qualitatives, la configuration du tas de fumier a de l’importance. Il ne doit pas être trop gros pour permettre à l’air de circuler et éviter son tassement.

Prestation de déchiquetage à la carte

La Cuma de l’Île verte a ouvert une nouvelle section depuis 2023. Grâce au groupement d’intérêt économique et environnemental, le GIEE Prairies Dor, elle propose maintenant une activité de déchiquetage de bois. L’objectif consiste à valoriser une ressource bocagère bien présente sur le territoire mais peu valorisée faute de prestataires de services.

Incessamment, des arbres et des haies de plus d’une dizaine d’adhérents de la Cuma de l’Île verte vont être broyés. 80 % des bois ainsi déchiquetés (saules, peupliers, etc.) sont destinés au paillage des élevages des exploitants en question. Les plaquettes sont composées de morceaux de bois de 3,5 cm de long et de 2 à 3 mm d’épaisseur. En litière, ils se dégradent rapidement et sont bénéfiques pour la vie du sol. Les 20 % de bois déchiquetés restant sont prévus pour alimenter les chaudières de deux fromageries locales et des chaufferies individuelles.

S’entourer des bonnes compétences

Cette nouvelle section « déchiquetage de bois » au sein de la Cuma a pu voir le jour grâce au GIEE Prairies Dor, qui s’est rapprochée de la Cuma de l’Île verte. Avec le réseau Cuma, cette dernière a décidé de travailler avec la Cuma des Nobles Pratiques située dans le Doubs et qui proposait déjà l’activité.

En effet, celle-ci dispose de matériels spécifiques pour le déchiquetage et le broyage des arbres et arbustes et en assure une prestation de services clé en main. La Cuma ne dispose pas de suffisamment de surface de bois à entretenir pour investir dans leur propre matériel de déchiquetage.

Animatrice référente :